Master 1 Recherches philo. sur la nature, l'homme et la société

F. Taylan M1S1 2022-2023

Les limites de la Terre. Malthus et l’environnementalisme

            La tension entre les « ressources limitées de la planète » et une population mondiale d’environ 8 milliards d’habitants est devenue un lieu commun non seulement de l’écologie, mais aussi de l’économie qui se définit par cette même tension.  Or, l’actualité écologique de cette tension fait parfois oublier la manière dont elle a été formulée par Malthus dès la fin du 18^ème siècle, avant d’être sévèrement critiquée par Marx et Engels, qui lui reprochaient de justifier une haine des classes ouvrières par cet argument idéologique - et économiquement faux - des limites naturelles. Ce « débat malthusien » a été au cœur de « l’environnementalisme » dès la naissance de ce mouvement aux États-Unis dans les années 1940, lorsqu’on a voulu conserver les ressources rares et préserver certaines espaces naturelles au détriment de certaines populations considérées comme peu développées. Le séminaire reviendra sur cette histoire complexe, en problématisant l’héritage malthusien de l’écologie politique et la manière dont on peut repenser la question des limites aujourd’hui.

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Titre : Généalogie de l’État pénal

Enseignant : Jauffrey Berthier

Le séminaire se propose d’interroger le rapport entre la consolidation de l’État moderne et le processus de monopolisation de la violence légitime au XVIIe siècle. Nous étudierons en particulier trois œuvres :

• Grotius, Du droit de la guerre et de la paix (en particulier prolégomènes et livre II, chapitre XVII, XX et XXI), deux traductions disponibles, la plus facile d’accès en librairie ou en bibliothèque est celle de Pradier-Fodéré, publiée aux PUF. La traduction de Barbeyrac datant du XVIIe siècle est accessible sur l’espace e-campus du séminaire.
• Richelieu, Testament politique (plusieurs éditions, nous travaillerons sur l’édition Tempus, la moins onéreuse).
• Hobbes, Léviathan (privilégier la traduction François Tricaud, publiée aux éditions Dalloz). Lire en priorité les chapitres XIII, XIV, XV, XIX, XXVI, XXVII et XXVIII.

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Enseignant référent: Pascal RICARRERE

La compétence transversale « documentation » proposée dans l’offre de formation de l’Université Bordeaux Montaigne vise à doter les étudiants des outils indispensables à la réalisation du mémoire, mais également plus largement à approfondir leur maîtrise des compétences informationnelles, désormais indispensables à tout citoyen. Cet enseignement comprend deux séries de séances, qui ont lieu respectivement au premier et au second semestres (3 heures au S1, et 3 heures au S2).
Les séances permettront d’approfondir la méthodologie et la recherche documentaire, de revoir les attentes en matière de normes de présentation d’un mémoire universitaire et d’une bibliographie, de proposer aux étudiants de faciliter leur travail de rédaction par la maîtrise de la feuille de style (word, open office, libre office). Par ailleurs, ils découvriront un outil de gestion bibliographique : Zotero permettant de rassembler, organiser leurs ressources documentaires et de générer automatiquement des références bibliographiques.
L’évaluation repose sur un examen au S1 ainsi qu’un autre au S2 permettant de vérifier la maîtrise de ces compétences à partir d’une recherche effectuée sur un sujet fourni. Il n’y a pas de session de rattrapage pour la documentation.

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La participation à la vie scientifique de l’Institut Ausonius constitue un aspect important de la formation des étudiants du Master HCP. Un cycle de séminaires hebdomadaires, des colloques internationaux et d’autres événements permettent de suivre l’actualité de la recherche dans les différents domaines scientifiques inclus dans le périmètre de l’Institut Ausonius. Les étudiants auront aussi la possibilité de choisir parmi les propositions contenues dans l’offre de formation de l’École doctorale Montaigne Humanités.

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Culture et vocabulaire appliqué au design : exercice de pratique, lecture, énonciation

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Cours de M. BOUTON

« Homo Historicus II. La question de l'historicité de l'être humain dans la tradition philosophique de langue allemande ».

Dans ce séminaire, on se propose d’étudier ce que Koselleck appelle une anthropologie historique, c’est-à-dire une réflexion sur l’être humain qui prend pour fil conducteur la question de l’historicité : en quoi l’être humain est-il un être intrinsèquement historique, un animal historique ? Cette question de l’homo historicus sera instruite non seulement à l’aide des auteurs du courant de l’anthropologie philosophique proprement dite (Scheler et Gehlen), mais aussi en repartant des philosophies de l’histoire de la fin du XVIIIe et du XIX^e siècle. On lira ces auteurs à la lumière de cette affirmation de Scheler qui dit que « toute théorie de l’histoire a son principe dans un type déterminé d’anthropologie, que celui-ci soit ou non reconnu par l’historien, le sociologue ou le philosophe de l’histoire ». Ce programme d’une anthropologie historique vise non seulement à interroger les différentes anthropologies explicites ou implicites qui sont au fondement des théories de l’histoire, sur un corpus de philosophie allemande, mais aussi, inversement, à historiciser l’anthropologie, en montrant comment les conceptions de la nature humaine développées dans les philosophies de l’histoire (et les philosophies politiques qui les accompagnent) ont toujours un ancrage spécifique, de nature historique, sociale et politique. L’année 2023-24 mettra l’accent sur les pensées de Nietzsche et d’Heidegger.

Nous étudierons en cours une liste de textes sur le sujet, qui seront fournis début septembre sur e-campus.

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Pour une esthétique minérale : généalogie et enjeux contemporains

Marina Seretti

Au début des années 60, Roger Caillois propose de décentrer l’esthétique en l’étendant non plus seulement aux formes du projet artistique et de l’empreinte (reproduction), mais aux formes organiques, capables de croissance, et plus encore à l’accident. Au seuil du vivant, il s’intéresse tout particulièrement aux pierres et à leur « fantastique naturel ». Dans le sillage de sa pensée, nous chercherons à remonter aux sources de l’esthétisation des pierres, à l’imaginaire et aux métaphores qu’elles portent jusqu’à nous (axe généalogique), pour nous intéresser in fine aux enjeux que recouvre cette esthétique minérale dans l’art contemporain (axe critique).

Nombre d’artistes et de commissaires d’expositions contemporains se réclament en effet des travaux de Caillois, sans toutefois préciser qu’ils lui servirent de fer de lance contre l’art de son temps (art abstrait, informel, performance, etc.). En dépit de ce paradoxe, quelles ressources les artistes d’aujourd’hui puisent-ils dans le monde minéral : quelles formes, images ou temporalités autres ou plus qu’humaines ? Peuvent-ils se mesurer à ce qui par nature semble les dépasser ou, du moins, leur être si étranger ? Leur est-il et nous est-il possible, comme le soutenait Caillois, de « devenir un peu de la nature des pierres » : selon quels gestes, techniques, pratiques rituelles ou exercices attentionnels ? Et à quelles fins : esthétiques, éthiques ou métaphysiques ?

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Pratique écrite et orale de l'anglais dans le domaine de la communication publique et politique.

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La participation à la vie scientifique de l’Institut Ausonius constitue un aspect important de la formation des étudiants du Master HCP. Un cycle de séminaires hebdomadaires, des colloques internationaux et d’autres événements permettent de suivre l’actualité de la recherche dans les différents domaines scientifiques inclus dans le périmètre de l’Institut Ausonius. Les étudiants auront aussi la possibilité de choisir parmi les propositions contenues dans l’offre de formation de l’École doctorale Montaigne Humanités.

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Il s’agira de prolonger les séances de documentation débutées au semestre 1 afin de permettre aux étudiants de poursuivre les objectifs suivants : 1°) Approfondir et affiner les usages des outils documentaires : catalogues de bibliothèques, approfondissement des bases de don¬nées de références bibliographiques, recherche de la littérature grise, accès au texte intégral d’articles de presse et scientifiques via les bouquets de revues, archives ouvertes et bibliothèques numériques. – 2°) Améliorer l’utilisation des outils de recherche propres à internet : annuaires, moteurs de recherche généralistes et spécialisés (scientifique, image). – 3°) Présentation des outils de veille informationnelle et des réseaux sociaux de la recherche.

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Enseignant responsable: Arnaud Lalanne

Le bonheur du sage.
Il s'agira d'analyser à travers quelques extraits de philosophie antique et moderne, écrits en langue grecque et latine, le lien entre sagesse et bonheur.
Le corpus est en cours de constitution, mais il comportera des extraits du Phédon de Platon, de l'Ethique à Nicomaque d'Aristote, de la Lettre à Ménécée d'Epicure ; puis du De finibus de Cicéron, du De vita beata de Sénèque, du De beata vita de saint Augustin, ; et enfin d'extraits de Descartes, Spinoza et Leibniz en langue latine.

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Responsables : F. TAYLAN

Depuis la première décennie de notre siècle, les sciences du système Terre affirment un nouveau paradigme intitulé « limites planétaires » (« planetary boundaries »). Ce nouveau paradigme semble se dissocier de l’ancien concept de limites naturelles, caractérisé par une tension néo-malthusienne entre ressources naturelles et la population, en ceci qu’il indique des seuils à ne pas dépasser si l’humanité souhaite vivre dans un écosystème sûr, où les transformations brusques ou des basculements pourraient être évitées. A un moment où la plupart de ces seuils sont dépassés, la philosophie de l’environnement comme celle des sciences est appelée à s’interroger sur la définition et la pertinence du concept même de limites planétaires, ses implications politiques et scientifiques. Le séminaire sera l’occasion de retracer l’histoire de la notion de « limites de la planète » depuis les années 1970 jusqu’aux travaux les plus actuels, problématisant les bénéfices et les impasses des limites naturelles établies par des experts.

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Code UE : 2MEAU2

Libellé : Histoire de la philosophie ancienne

Enseignante : Marie-Noëlle RIBAS

Intitulé : « La querelle de l’expérience. De la conception des savoirs chez Platon et Aristote »

Quoi de plus connu que l’opposition entre Platon et Aristote à propos du rôle de l’expérience ? Alors que Platon inviterait à détourner notre regard du sensible au profit d’une contemplation des réalités intelligibles, Aristote serait celui qui opère un retour à l’expérience sensible par ses investigations naturelles et son intérêt marqué pour la pratique. La divergence entre les deux auteurs se traduirait principalement dans la manière dont ils conçoivent l’un et l’autre le rôle de la sensation dans l’acquisition du savoir. À l’innéisme de Platon qui ferait de la sensation une simple occasion pour l’âme de retrouver des contenus de savoir qui lui sont inhérents, répondrait l’empirisme d’Aristote qui mettrait l’expérience sensible à l’origine de la connaissance. À y regarder de près, l’opposition entre Platon et Aristote n’est toutefois pas si nette, tant Aristote hérite de Platon en ce qui concerne le rôle dévolu au raisonnement et à la raison comme principe. Par une étude de la manière dont Aristote révise la conception platonicienne des savoirs, ce séminaire entend reconstituer la véritable querelle de l’expérience, en montrant qu’elle participe d’une polémique plus large touchant la nature du savoir utile aux hommes en matière de connaissance, de production et d’action.

L’objectif de ce séminaire est de proposer une étude comparée de la conception platonicienne et aristotélicienne de la science, qui interroge aussi bien les savoirs théoriques que sont les mathématiques et la physique, que les sciences pratiques comme l’éthique ou la politique. Qu’est-ce qu’être physicien et qu’est-ce que raisonner dans les limites de l’expérience? En quel sens le prudent est-il l’empirique ? À quelles conditions la politique et l’éthique peuvent-elles être une science ? Etc. Autant de questions que nous travaillerons à résoudre ensemble.

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Responsable : Barbara Stiegler

La dynamique sociale de la connaissance scientifique.
Pragmatisme et sociologie
(Les séances se tiendront à la MECA un mardi sur deux)

La science se construit-elle à l’abri des dynamiques sociales? N’y a-t-il pas plutôt une dynamique sociale de la connaissance, qui  traverse la science et la conditionne? Et dans ce cas, quelle forme de clôture permet d'assurer l’autonomie du champ scientifique? A l’heure où ces questions déchirent le monde académique, le plus souvent sur un mode très idéologique, nous prendrons un peu de champ et procéderons à une lecture comparée de deux grands livres. Celui de Norbert Elias, La dynamique sociale de la conscience, qui apporte des repères essentiels tant pour la sociologie des sciences que pour l’épistémologie en général. Celui de John Dewey, Démocratie et éducation, dont nous achèverons la lecture dans le cadre de notre cycle sur le pragmatisme américain. [les deux textes seront fournis en version numérique aux étudiants à la rentrée de septembre, pour une première séance de séminaire en février]

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