Master 1 Recherches philo. sur la nature, l'homme et la société

Gilbert Ryle et le tournant linguistique

Jonathan Gombin

Publié en 1932, l’article « Systematically Misleading Expressions » de Gilbert Ryle est traditionnellement considéré comme le point de départ du « tournant linguistique » en philosophie. Était-ce bien là cependant le projet du philosophe d’Oxford ? Son œuvre témoigne-t-elle de la volonté de résoudre les problèmes philosophiques en les considérant comme étant essentiellement linguistiques ? Le séminaire apportera une réponse à cette question par l’examen approfondi des thèmes célèbres (catégories, béhaviorisme, savoir-comment) et moins célèbres (perception, morale, histoire de la philosophie) qui parcourent cette œuvre majeure mais mal connue.

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Titre : L’esthétique comme relais de la politique : le cas Lyotard

Enseignant : E.Sarikartal

   Les questions esthétiques sont profondément ancrées dans la philosophie politique et morale. Si les anciens ont tendance à séparer le beau de l’utile et du nécessaire, ils ne cessent pas de chercher la beauté morale et spirituelle. Platon se méfie de certains arts et ne veut pas les inclure dans l’éducation des gardiens de la cité. La poétique d’Aristote dessine les règles d’un art destiné aux hommes capables de logos, ce moyen politique par excellence dans la cité. L’esthétique moderne se rapporte souvent à la manière dont les humains font communauté. Tandis que Rousseau, dans sa Lettre à d’Alembert, exploite l’idée d’une esthétique comme moyen terme entre la morale et la politique, la tradition allemande développe le thème d’une éducation esthétique de l’humanité. La philosophie esthétique de Kant constitue sans doute l’apogée de cette réflexion moderne : le pouvoir de juger s’appuyant sur la sensibilité apparaît comme le pouvoir autonome de faire communauté. Des philosophes du 20^e siècle ainsi que des penseurs contemporains s’appuient sur l’esthétique kantienne pour déployer leurs pensées politiques : en témoignent les théories de Hannah Arendt, Jürgen Habermas ou Jacques Rancière.

  Dans ce tableau, le cas de Jean-François Lyotard mérite l’attention. Militant politique dans les années 1950 et 60, Lyotard construit une philosophie majoritairement esthétique. Lorsqu’il reprend les problématiques de la phénoménologie, du structuralisme et de la psychanalyse Lyotard soutient le point de vue du sensible contre celui du concept ou du langage. Lorsqu’il s’intéresse à la notion de modernité, il développe toute une réflexion autour du sublime et de l’art avant-garde. Mais à chaque fois, Lyotard semble éviter de politiser sa philosophie : il valorise le singulier, l’inarticulé, le différend, l’hétérogène comme le gage d’une pensée libre. La perspective de communauté, même si elle est susceptible de s’ouvrir par la réflexion esthétique, est rejetée par Lyotard en tant que chemin qui mènerait au totalitarisme. Or il ne semble pas possible de déduire une politique anti-totalitaire de la philosophie de Lyotard : si Le différend thématise le souci de porter à l’écoute le silence des victimes des totalitarismes, le projet du « supplément au différend » ne porte pas de projet politique mais vire vers la métaphysique.

  Dans ce séminaire on problématisera l’esthétique de Lyotard à partir d’une perspective politico-morale. Notre hypothèse de travail est que cette esthétique est volontairement formée par l’absence d’horizon politique. Le geste lyotardien d’esquiver toute possibilité de communauté se conjugue à la critique du langage et du concept pour donner lieu à une esthétique qui prendrait le relais de la politique.

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La compétence transversale « documentation » proposée dans l’offre de formation de l’Université Bordeaux Montaigne vise à doter les étudiants des outils indispensables à la réalisation du mémoire, mais également plus largement à approfondir leur maîtrise des compétences informationnelles, désormais indispensables à tout citoyen. Cet enseignement comprend deux séries de séances, qui ont lieu respectivement au premier et au second semestres (3 heures au S1, et 3 heures au S2).
Les séances permettront d’approfondir la méthodologie et la recherche documentaire, de revoir les attentes en matière de normes de présentation d’un mémoire universitaire et d’une bibliographie, de proposer aux étudiants de faciliter leur travail de rédaction par la maîtrise de la feuille de style (word, open office, libre office). Par ailleurs, ils découvriront un outil de gestion bibliographique : Zotero permettant de rassembler, organiser leurs ressources documentaires et de générer automatiquement des références bibliographiques.
L’évaluation repose sur un examen au S1 ainsi qu’un autre au S2 permettant de vérifier la maîtrise de ces compétences à partir d’une recherche effectuée sur un sujet fourni. Il n’y a pas de session de rattrapage pour la documentation.

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La participation à la vie scientifique de l’Institut Ausonius constitue un aspect important de la formation des étudiants du Master HCP. Un cycle de séminaires hebdomadaires, des colloques internationaux et d’autres événements permettent de suivre l’actualité de la recherche dans les différents domaines scientifiques inclus dans le périmètre de l’Institut Ausonius. Les étudiants auront aussi la possibilité de choisir parmi les propositions contenues dans l’offre de formation de l’École doctorale Montaigne Humanités.

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Culture et vocabulaire appliqué au design : exercice de pratique, lecture, énonciation

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Cours de M. BOUTON

« Homo Historicus IV. La question de l’historicité de l'être humain dans la tradition de l'anthropologie philosophique des Lumières (Rousseau, Condorcet, Herder et Kant) ».

Christophe BOUTON

Dans ce séminaire, on se propose d’étudier ce que Reinhart Koselleck appelle une anthropologie historique, c’est-à-dire une réflexion sur l’être humain qui prend pour fil conducteur la question de l’historicité : en quoi l’être humain est-il un être intrinsèquement historique, un animal historique ? Ce programme d’une anthropologie historique vise non seulement à interroger les différentes anthropologies explicites ou implicites qui sont au fondement des théories de l’histoire, mais aussi, inversement, à historiciser l’anthropologie, en montrant comment les conceptions de la nature humaine développées dans les philosophies ont toujours un ancrage spécifique, de nature historique, sociale et politique. Après Hegel et Marx (2021-22), Nietzsche et Heidegger (2023-24), Scheler et Gehlen (2025-26), on reviendra aux sources des philosophies modernes de l’histoire en étudiant les pensées de l’histoire de quatre auteurs des Lumières (Rousseau, Condorcet, Herder et Kant). On lira ces penseurs à la lumière de cette affirmation de Scheler qui dit que « toute théorie de l’histoire a son principe dans un type déterminé d’anthropologie, que celui-ci soit ou non reconnu par l’historien, le sociologue ou le philosophe de l’histoire ». L’une des questions posée sera de savoir comment les anthropologies philosophiques des Lumières, centrées sur la notion de perfectibilité, appréhendent-elles la figure du « sauvage » qui leur semble, par contraste, dénuée d’historicité ?

Nous étudierons en cours une liste de textes sur le sujet, qui seront fournis début septembre sur e-campus.

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« Pierres philosophiques. L’esthétique de Roger Caillois au prisme de la philosophie »

Marina Seretti

Au début des années 60, Roger Caillois entreprend de décentrer l’esthétique en l’étendant aux formes non-humaines du monde animal, végétal et minéral. Il s’intéresse tout particulièrement aux pierres, « plus âgées que la vie », et au « fantastique naturel » qui surgit de leurs formes – images anticipant la peinture, hiéroglyphes indéchiffrables. Dans le sillage de sa pensée, nous chercherons à remonter aux sources de l’esthétisation des pierres, à l’imaginaire et aux métaphores qu’elles portent jusqu’à nous, ainsi qu’à leurs enjeux philosophiques contemporains.

En partant des arguments et des notions – comme celles d’« archive suprême », de « support d’extase » ou d’« anthropocentrisme négatif » – forgés par Caillois pour parler des pierres, il s’agira d’interroger l’usage paradoxal que les philosophes ont pu faire des pierres, par contraste ou correspondance avec le geste cailloisien : comme exemple paradigmatique de la chose, de « l’en soi » ou bien comme modèle spirituel et matrice d’intériorité, comme archive ancestrale, témoignant de « l’univers sans l’homme », ou bien comme emblème de finitude et de mélancolie, comme objet-limite, permettant de tracer la frontière de l’inerte et du vivant, ou bien de remettre en cause les taxinomies, etc.

La perspective adoptée à partir de l’œuvre de Caillois, d’ordre comparatiste, sera donc plus large que la recherche des sources, des influences et des héritages.

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Pratique écrite et orale de l'anglais dans le domaine de la communication publique et politique.

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La participation à la vie scientifique de l’Institut Ausonius constitue un aspect important de la formation des étudiants du Master HCP. Un cycle de séminaires hebdomadaires, des colloques internationaux et d’autres événements permettent de suivre l’actualité de la recherche dans les différents domaines scientifiques inclus dans le périmètre de l’Institut Ausonius. Les étudiants auront aussi la possibilité de choisir parmi les propositions contenues dans l’offre de formation de l’École doctorale Montaigne Humanités.

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Il s’agira de prolonger les séances de documentation débutées au semestre 1 afin de permettre aux étudiants de poursuivre les objectifs suivants : 1°) Approfondir et affiner les usages des outils documentaires : catalogues de bibliothèques, approfondissement des bases de don¬nées de références bibliographiques, recherche de la littérature grise, accès au texte intégral d’articles de presse et scientifiques via les bouquets de revues, archives ouvertes et bibliothèques numériques. – 2°) Améliorer l’utilisation des outils de recherche propres à internet : annuaires, moteurs de recherche généralistes et spécialisés (scientifique, image). – 3°) Présentation des outils de veille informationnelle et des réseaux sociaux de la recherche.

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Enseignant responsable: Titouan Lahitte

Le texte étudié sera le Gorgias de Platon (Éditions Belles-Lettres, collection Classiques en poche). Il sera mis en perspective par des extraits d'autres ouvrages platoniciens.

La bibliographie, outre le Gorgias dans l'édition citée, est en cours d'élaboration, est en cours d'élaboration et sera distribuée aux étudiant.e.s lors du premier cours.

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Responsable : F. TAYLAN

Justice environnementale & Droit de l'environnement. État des lieux et enjeux actuels

Le séminaire abordera les enjeux et concepts principaux de la justice environnementale (inégalités environnementales, justice climatique…), et tentera de comprendre dans quelle mesure le droit de l'environnement, réel et prospectif, permet de répondre (ou non) à ces enjeux. Dans quelles conditions et avec quels objectifs descriptifs et normatifs la philosophie de l’environnement pourra intervenir dans ce débat ? Quels sont les tensions entre les droits de l’homme et les nouvelles tentatives de « droits de la nature », notamment de la personnification juridique des éléments naturels ? Comment penser une nouvelle normativité écologique et démocratique des principes juridiques pouvant répondre aux exigences de justice climatique et environnementale ? Le séminaire sera l’occasion de faire un état de lieux des travaux dans ce domaine et envisager quelques pistes de réflexion concernant les régimes juridiques de limitation écologique.

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Code UE : 2MEAU2

Enseignante : Misel JABIN

Intitulé : « L'individuation logique, biologique et anthropologique dans la pensée antique »

Ce séminaire a pour objectif d'interroger une possible individuation, c'est-à-dire, le processus de distinction entre deux individus du même groupe. On entendra l'individuation de plusieurs points de vue : logique, biologique et surtout anthropologique. Cependant, le point de départ de ce séminaire est lui-même problématique car le terme même d'individu humain n'est pas propre à la pensée philosophique antique. En effet, on identifie souvent spontanément la notion d'individu à son sens moderne qui s'approche de la notion de sujet-agent née au XVIIème-XVIIIème siècle avec le libéralisme politique qui affirmait la priorité et l'autonomie des libertés individuelles et de leur protection contre les abus de la souveraineté et de la collectivité, dans un contexte des guerres de religions et du pouvoir monarchique. Or, les notions d'intériorité ou d'individualisme sont anachroniques dans les philosophies anciennes. On se demandera donc comment, d'Homère aux stoïciens, on a pu penser l'individuation logique, biologique et surtout anthropologique dans une perpective de l'histoire des idées. 

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Responsable : Jauffrey Berthier

Pierre Clastres et la philosophie politique : peut-on penser la politique sans État ?

            Ce séminaire se propose d’étudier l’anthropologie politique de Clastres et en particulier de dégager les conditions et les implications de l’affirmation de l’existence de communautés humaines qui ne doivent pas être comprises comme des sociétés sans État, mais contre l’État, c’est-à-dire comme des sociétés instituées positivement pour empêcher l’apparition de l’État et du type de pouvoir qu’il implique. Cette perspective permet à Clastres de rentrer en dialogue, de manière souvent critique, avec certains des concepts les plus centraux de la philosophie politique classique et de proposer ainsi une théorie du pouvoir et du politique profondément originale. Il s’agira ainsi pour nous non seulement d’éclairer le sens et les enjeux de cette confrontation parfois directe avec la philosophie du politique et du social (notamment avec Hobbes ou le marxisme) mais aussi de saisir la manière dont elle a pu produire des effets plus ou moins directs dans la pensée politique contemporaine (notamment chez Foucault, Deleuze et Guattari), ou dans les travaux rassemblés sous la catégorie d’anthropologie anarchiste (Graeber, Scott notamment).

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