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Licence 2 S3
Esthétique et philosophie de l’art 1

Intitulé : « L’idée du beau »
Responsable : Marina Seretti

« Le sentiment de la beauté joue un rôle plus important dans la vie que n’en a jamais joué la théorie esthétique au sein de la philosophie », écrivait Santayana dans son introduction au Sentiment de la beauté (1892-1895). Qu’il s’agisse du lieu où habiter, des affinités amoureuses, des goûts et des couleurs, le beau fait partout sentir son exigence. Mais qu’est-ce que le beau ? Existe-t-il une forme unique à laquelle ramener toutes les choses que nous disons « belles » ? Est-il seulement possible d’accorder nos jugements en la matière ou n’est-ce qu’une affaire de points de vue ?

« C’est beau ! » Cette formule banale, qui prétend à l’universel sous couvert d’objectivité, n’est-elle qu’un abus de langage ou recèle-t-elle la promesse d’un partage ? Et, si promesse il y a, comment parvenir à réconcilier les préférences individuelles autrement que par l’uniformisation d’un public dit « cultivé » ?

Les artistes et poètes d’avant-garde ne s’y sont pas trompés en prenant pour cible l’idéal de beauté, Rimbaud en tête : « Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. – Et je l’ai trouvée amère. – Et je l’ai injuriée ». Cette haine du beau, encore sensible dans l’art contemporain, n’en finit pas d’étonner.

Ce cours proposera une histoire philosophique de l’idée du beau, des métaphysiques antiques à l’esthétique moderne et contemporaine.

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Responsable : F. Taylan

Sciences sociales et sciences du vivant

Ce cours abordera l’émergence et l’élaboration des sciences sociales dans leur rapport aux sciences du vivant à partir de la fin du 18^ème siècle. Comment les notions d’organisme, d’évolution, de milieu ou d’adaptation ont été adoptées dans les sciences sociales naissantes ? Comment la connaissance de la société s’est progressivement détachée de la connaissance de la nature et de la vie biologique, pour devenir un savoir « autonome » à la fin du 19^ème siècle ? Quel furent les avantages épistémologiques, mais aussi les aspects problématiques de ce mouvement d’autonomisation des sciences sociales ? Au contraire, quels furent les impasses de la naturalisation de la société ?  On tentera d’y répondre en lisant à la fois les auteurs classiques du 19^ème siècle (Comte, Spencer, Durkheim) que les diagnostics contemporains sur le statut épistémique des sciences sociales (Foucault, Descola). On terminera par une introduction aux débats contemporains concernant le déterminisme biologique et génétique.

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Responsable : J.Berthier

La nécessité

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Responsable : M.Jabin

Le Timée de Platon

Le Timée est un dialogue tardif où Platon, en renouant avec la tradition des poètes cosmogoniques comme Hésiode, exhibe une cosmologie à travers un mythe vraisemblable prononcé par un astronome. Le monde serait fabriqué par un démiurge en imitant un modèle intelligible parfait et éternel. Le dialogue contient des enseignements métaphysiques déjà développés dans les œuvres précédentes (l'hypothèse des Formes intelligibles, la transmigration des âmes), tout en proposant de nombreuses perspectives originales (une théorisation complète de l'âme du monde, une explication géométrique et mathématique des éléments premiers de l'univers). La deuxième partie du dialogue est une partie anthropologique dans laquelle Platon offre une explication physiologique de la constitution de l'âme et du corps humain. Enfin, le texte justifie la capacité des hommes pris dans le monde sensible à connaître le monde.

Le cours prend la forme d'une lecture suivie du Timée de Platon, enrichie de lectures ponctuelles d'extraits d'autres ouvrages platoniciens et aristotéliciens. Il s'agit de comprendre les fondements de la métaphysique et de l'anthropologie platonicienne. Le cours sera guidé par les questions suivantes : Quels sont les principes qui fondent et régissent l'univers selon Platon ? Le discours mythique est-il légitime pour rendre compte des principes métaphysiques ? Quelle est la place de l'homme dans l'univers ? Comment les hommes peuvent-ils atteindre la connaissance vraie tout en étant pris dans le sensible changeant ?

On lira de préférence l'édition GF 2017 (Timée, Critias), traduction L. Brisson.

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Responsable : Ong-Van-Cung Kim

« La nature (à l’âge de l’Anthropocène)  »

L’idée de nature est une notion cardinale dans la philosophie. On peut en retracer l’histoire à partir de la philosophie naturelle des Grecs et de la notion antique de physis (qui signifie la croissance, l’advenue de chaque chose vers sa nature pleine et entière). C’est la pensée moderne (à partir du XVII^e siècle) qui constitue la nature comme extériorité, objet de la connaissance scientifique. La science galiléo-cartésienne envisage la nature comme un livre écrit en langage mathématique et Descartes envisage l’homme « comme maître et possesseur de la nature ». De nos jours, à l’époque de l’Anthropocène, on entend dire qu’il n’y a plus de nature, dès lors qu’il n’y a plus d’espace naturel qui soit hors de la portée de l’action humaine. La notion d’Anthropocène désigne, en effet, un changement global, et non une simple crise passagère ; l’humanité transforme l’ensemble des systèmes naturels de la planète et modifie les systèmes géologiques de la Terre, avec des conséquences, le plus souvent défavorables à son bien-être et à celui des autres êtres vivants. Cette notion remet ainsi en cause la distinction traditionnelle entre histoire de la nature et histoire humaine. Les oppositions tranchées entre nature et culture, naturel et artificiel, sauvage et domestique, n’ont plus lieu d’être dans la globalisation et la crise environnementale. L’effacement de ces distinctions signifie-t-il le triomphe de l’artifice ou bien est-il possible de continuer à parler de « nature », et en quel sens, pour envisager la protection de l’environnement, les techniques ou la justice environnementale. Comment concilier le souci de la nature et la diversité des cultures ?

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Responsable : P. Cretois

L’ordre social

Dans Droit, législation et liberté (1973), l’économiste Friedrich Hayek reproche à Hobbes et Rousseau de penser qu’il convient, pour mettre de l’ordre dans la société, de la soumettre à un souverain capable de l’orienter en direction d’objectifs collectifs déterminés par la raison ou par une volonté transcendante. Face à cela, il préfère s’en référer à Adam Smith dont, comme beaucoup d’économistes, il retient principalement la figure de « la main invisible » qui véhicule l’idée d’un ordre social spontané plutôt que celle d’un ordre imposé d’en haut par le pouvoir politique. Pour Hayek, une société ne peut ni ne doit être contrôlée par une intention surplombante parce que l’ordre social peut survenir spontanément une fois certaines règles établies. Cela le conduit à redéfinir le rôle de l’Etat dans son rapport à la société et de repenser les conditions de l’ordre social. Nous essaierons de comprendre le reproche adressé par Hayek à Rousseau pour comprendre le sens de sa théorie, de l’évaluer et de voir, in fine, si la position de Rousseau en faveur d’une volonté générale n’est pas capable de résister à la critique hayékienne.

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