Esthétique et philosophie de l'art 1

Licence 2 S3
Esthétique et philosophie de l’art 1

Intitulé : « L’idée du beau »
Responsable : Marina Seretti

« Le sentiment de la beauté joue un rôle plus important dans la vie que n’en a jamais joué la théorie esthétique au sein de la philosophie », écrivait Santayana dans son introduction au Sentiment de la beauté (1892-1895). Qu’il s’agisse du lieu où habiter, des affinités amoureuses, des goûts et des couleurs, le beau fait partout sentir son exigence. Mais qu’est-ce que le beau ? Existe-t-il une forme unique à laquelle ramener toutes les choses que nous disons « belles » ? Est-il seulement possible d’accorder nos jugements en la matière ou n’est-ce qu’une affaire de points de vue ?

« C’est beau ! » Cette formule banale, qui prétend à l’universel sous couvert d’objectivité, n’est-elle qu’un abus de langage ou recèle-t-elle la promesse d’un partage ? Et, si promesse il y a, comment parvenir à réconcilier les préférences individuelles autrement que par l’uniformisation d’un public dit « cultivé » ?

Les artistes et poètes d’avant-garde ne s’y sont pas trompés en prenant pour cible l’idéal de beauté, Rimbaud en tête : « Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. – Et je l’ai trouvée amère. – Et je l’ai injuriée ». Cette haine du beau, encore sensible dans l’art contemporain, n’en finit pas d’étonner.

Ce cours proposera une histoire philosophique de l’idée du beau, des métaphysiques antiques à l’esthétique moderne et contemporaine.

Bibliographie sélective

    Lecture obligatoire :

• Panofsky, Erwin, Contribution à l’histoire du concept de l’ancienne théorie de l’art [1924], trad. H. Joly, Paris, Gallimard, 1983.

Nous lirons et commenterons ce texte en TD.

    Manuel :

• Lacoste, Jean, L’Idée de Beau, Paris, Bordas, 1989.
  
  Ouvrages de référence (lecture intégrale recommandée sauf indication*) :
• Baudelaire, Charles Le Peintre de la vie moderne (1863), in Critique d’art ; suivi de Critique musicale, Paris, Gallimard, 1992.
• Danto, Arthur, « Kalliphobia in Contemporary Art » in Art Journal, Vol. 63, n°2, 2004, pp. 24- 35.
• Kant, Emmanuel, Critique de la Faculté de Juger (1790), trad. par A. Philonenko, Paris, Vrin, 1993. Dans la première partie, lire et travailler au moins « l’Analytique du beau »*.
• Platon, Le Banquet – Phèdre, édition et traduction d’E. Chambry, Paris, Flammarion, 1964.
• Plotin, Traité 1, I, 6, introduction, traduction, commentaires et notes par A.-L. Darras Worms, Paris, Les Éditions du Cerf, 2007.