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Littérature comparée 1

  • Code Apogée

    5LDRM211

  • Composante(s)

    UFR Humanités

  • Période de l'année

    Semestre 5

Description

5LDRM211 Littérature comparée.

Programme 1. L’héritage de Déméter : femmes-terre, femmes-nourricières ?

Une femme qui se dévoue pour les autres, qui tient les liens de la famille et de la communauté, qui prend soin des enfants, des aînés et des malades, qui s’occupe de la maison et des tâches domestiques, telle est l’image traditionnelle des femmes depuis l’Antiquité. Elle s’accompagne d’une symbolique plus diffuse, qui relie les femmes à la nature, au cycle des saisons, à la fertilité de la terre. Cette image s’est nourrie de textes littéraires grecs qui ont donné ses traits à la figure de la femme nourricière, particulièrement « l’Hymne à Déméter », attribué à Homère. Tel est le socle dont nous étudierons l’héritage littéraire, religieux et philosophique, mais aussi les reprises militantes, notamment sa constitution en mythe féministe, et éco-féministe.

 

Derrière ce que la postérité a retenu de ces images d’un féminin lié à la terre, au cycle, à la fertilité et au vivant, il existe non seulement d’autres figures féminines présentes dans les textes antiques, qui peuvent aussi symboliser le mal, l’abstraction ou le politique, mais aussi d’autres traits présents dans les textes mêmes qui servent de socle à la définition de la femme nourricière. On reprendra donc les textes antiques, à partir d’Homère et d’Hésiode, pour chercher ce qui en eux déborde autant la vision stéréotypée de la femme antique forgée par les siècles ultérieurs, que les relectures qui en sont faites aujourd’hui au nom d’une certaine vision du féminisme.

 

On étudiera la figure de la femme nourricière dans différents contextes culturels : l’Antiquité grecque, avec le mythe de Perséphone dans l’Hymne à Déméter du pseudo-Homère, l’Amérique des années 1920 dans Sula de Toni Morrison, et la France contemporaine avec Ladivine de Marie Ndiaye. Nous pourrons alors analyser différents visages du féminin : mère, fille, épouse, amante, célibataire, servante, serveuse, nourrice, institutrice, femme au foyer, déesse, sorcière. Cette variété de figures nous permettra de nous demander s’il existe une façon féminine de se rapporter aux autres (maris, enfants, amies, société), et d’en prendre soin, ainsi que de se penser comme un individu. On cherchera alors à faire apparaitre quelles conceptions d’un « mode féminin d’être » sont mobilisées dans ces représentations, et dans quelle mesure elles sont déterminées par les conceptions d’un naturel féminin, de la culture, de l’éducation, ou d’un contexte. On verra s’esquisser un croisement des lignes de lecture, qui inscrit les femmes dans des catégories présentes dès les textes antiques : sexe, âge, « classe » et « race » - nous réfléchirons à l’usage de ces deux termes.

Notre lecture nous offrira l’occasion de réfléchir autant à l’herméneutique qu’à la définition de la littérature.  D’une part, nous essaierons de tracer la frontière toujours mobile entre ce qui est projeté de façon anachronique par les constructions critiques et ce qui résiste dans les textes.

D’autre part, nous chercherons aussi à cerner ce qui fait le propre de la littérature, par rapport à des textes historiques, ethnologiques ou sociologiques. Ni un document, ni un discours porteur de « messages », l’œuvre littéraire nous offre l’espace pour déployer une réflexion complexe, et ouverte, sur la place des femmes et la construction de leurs identités.

Au-delà de ces analyses et de ces pistes de réflexion, nous nous demanderons dans quelle mesure la littérature nous permet de découvrir, d’expérimenter, de penser, de comprendre, d’imaginer et d’inventer aussi, d’autres vies que les nôtres.

 

Nous travaillerons sur « l’Hymne à Déméter » du pseudo-Homère, publié dans les Hymnes (trad. Jean Humbert, Les Belles Lettres, 1936, rééd : 1997). Comme le volume de la collection Budé peut être onéreux pour des budgets étudiants, commencez par lire les traductions disponibles en ligne : « Hymne à Cérès », par Ernest Falconnet en 1845 et « Hymne à Déméter », par Charles Leconte de Lisle.

Je proposerai un exemplaire du texte en version bi-langue sur e-campus.

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Contrôle des connaissances

Session 1 :   Assidus. Contrôle continu

                    Dispensés : Contrôle terminal : écrit 4h (dissertation, commentaire ou essai au choix de l’enseignant)

Session 2 : Assidus et dispensés : écrit 4h (dissertation, commentaire ou essai au choix de l’enseignant)

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Bibliographie

Corpus littéraire : lectures obligatoires

Pseudo-Homère, « Hymne à Déméter », in Hymnes, trad. Jean Humbert, Les Belles Lettres, 1936, rééd : 1997. NB : Comme le volume de la collection Budé peut être onéreux pour des budgets étudiants, commencez par lire les traductions disponibles en ligne : « Hymne à Cérès », par Ernest Falconnet en 1845 et « Hymne à Déméter », par Charles Leconte de Lisle.  Je proposerai un exemplaire du texte en version bi-langue sur e-campus.

Toni Morrison, Sula, trad. Pierre Alien, Paris, Christian Bourgeois, 1992.

Marie Ndiaye, Ladivine, Paris, Gallimard, 2013.

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