ECTS
6 crédits
Code Apogée
1LDHU2
Composante(s)
UFR Humanités
Période de l'année
Semestre 1
Compétences acquises
Compétences | Niveau d'acquisition | |
---|---|---|
Bloc de compétences disciplinaires | 426 Mobiliser des outils conceptuels et théoriques pour examiner les questions concrètes auxquelles sont confrontées les sociétés contemporaines | x |
414 Mobiliser des concepts scientifiques concernant des problématiques relevant de la recherche dans le domaine concerné | x |
Liste des enseignements
Culture philosophique
3 créditsCulture historique
3 crédits
Culture philosophique
ECTS
3 crédits
Composante(s)
UFR Humanités
Période de l'année
Semestre 1
Reconfigurer notre rapport au vivant à l’époque de l’Anthropocène
La situation écologique actuelle nous oblige à remettre profondément en question la naturalité du partage nature / culture et le cloisonnement disciplinaire qui oppose les sciences dites naturelles d’un côté et ce qu’on appelle les humanités de l’autre. Le dualisme nature / culture, les oppositions qu’il sous-tend (naturel / artificiel, sauvage / domestique, animalité / humanité, etc.) et le concept même de nature sont largement mis en cause en sciences humaines et sociales depuis une vingtaine d’années. Mais que signifient et qu’impliquent la réévaluation de ces notions et la mise en cause de ces dichotomies ? Suffit-il d’admettre la porosité entre le naturel et le culturel ou faut-il envisager de transformer profondément le cadre de pensée à l’œuvre depuis la dite modernité ? Peut-on encore parler de nature et en quel sens ? À partir de quels outils, méthodes, approches, concepts et pratiques peut-on reconfigurer nos rapports au vivant et notre façon d’être au monde ?
Après une introduction sur le concept d’anthropocène et les controverses qu’il fait émerger, nous aborderons en premier lieu les travaux fondateurs de Philippe Descola, qui montrent que la nature comme le dualisme nature / culture sont des productions sociales issues d’un processus long et propre à l’Occident. Parmi les quatre ontologies identifiées, le naturalisme, s’il n’est qu’une façon d’appréhender les (dis)continuités entre les êtres et les choses, a pourtant des implications concrètes sur nos modes de relation avec le non-humain. Il s’agira ensuite de s’interroger sur le statut des hybrides entre nature et culture, à partir des travaux de Bruno Latour notamment, et d’un aperçu de ceux de Donna Haraway. La troisième partie du cours invitera enfin les étudiant.es à découvrir en petit groupe les travaux de Baptiste Morizot, Vinciane Despret et Nastassja Martin qui nous invitent à transformer notre regard sur le vivant pour cohabiter avec lui.
Culture historique
ECTS
3 crédits
Composante(s)
UFR Humanités
Période de l'année
Semestre 1
«La Nature, l'évolution de ses imaginaires et représentations à la croisée des XVIIIe et XIXe siècle: une histoire des sciences de la nature et de leur utilisation.»
Enseignant : Mathieu Aubert
L'histoire des sciences ne se borne pas à une étude des connaissances techniques et de leur évolution, il s'agit plutôt de l'élaboration très progressive des connaissances scientifiques, comme corpus mais aussi comme grille de compréhension du monde au cours des millénaires. L'étude de tout ce qui est visible dans le monde naturel, dans différentes disciplines (biologie, zoologie, botanique, etc.), en constitue donc un pan essentiel.
En ce sens, l'histoire naturelle un phénomène qui lie intimement la culture et la nature: la première prend bien souvent pour objet la seconde quand elle élabore des représentations, des imaginaires ou des pratiques qui lui sont liés, tandis que la nature, sujet de curiosité et d'étude, constitue l'environnement et le moteur d'une «volonté de comprendre» propre à chaque ère culturelle. Loin de s'opposer, nature et culture s'imbriquent et se complètent, se nourrissent dans le cadre de la production d'un savoir scientifique, élément structurant les sociétés humaines.
En Europe et ailleurs, après les redécouvertes et les grandes avancées de la Renaissance et du XVIIe siècle, la période des Lumières et de l'âge industriel est marquée par la multiplication des études, par l'institutionnalisation de leur cadre et par un accès à leurs conclusions de plus en plus ouvert au reste de la population. Les canaux de transmission se diversifient (médias, enseignement, musées, etc.) et permettent à l'histoire naturelle de s'extirper progressivement de l'espace privé des cabinets de curiosités pour s'affirmer comme sujet et objet dans l'espace publique. Ce changement de statut marque même un virage épistémologique avec l'émergence au XIXe siècle de la notion d'environnement et une première conscience de la nécessité de le protéger.
Ce cours présentera dans un premier temps une réflexion sur les notions polysémiques de nature et de culture, ainsi que leur lien étroit avec la production scientifique au cours de l'histoire. Il s'attachera aussi à préciser les principes et domaines de l'histoire naturelle et son évolution aux XVIIIe et XIXe siècles. Par la suite, à travers des exemples variés et un corpus documentaire distribué progressivement, des séances seront consacrées aux principales problématiques liées à la question, dans une approche chrono-thématique («vision matérielle et vision dynamique de la nature», «des cabinets de curiosités aux cabinets d'histoire naturelle», «l'émergence d'un espace publique de l'histoire naturelle», «histoire naturelle et colonialisme», «l'utilisation de l'histoire naturelle dans le discours politique», etc.). Nous terminerons cette réflexion par une étude de l'héritage de cette période, via les représentations que nous pouvons encore en avoir.