Socles 1

Intervenante : Carole CARRIBON, MCF histoire contemporaine

Cours : Un siècle de féminisme(s) en France, des années 1870 aux années 1970

Ce cours dressera un panorama des différentes « vagues » (C. Bard) de féminisme(s) en France, afin d’identifier les différentes générations de féministes et de féminismes.

Il proposera une approche chronologique, avec en arrière-plan l’évolution du statut et de la place des femmes dans la société française, ainsi qu’une approche thématique en mettant l’accent sur les principaux combats féministes (droit de vote, accès à l’éducation et aux études supérieures, accès à certains emplois, questions relatives à la procréation) et en confrontant, le cas échéant, les combats féministes à d’autres revendications politiques, économiques et sociales. Des parallèles pourront ponctuellement être faits avec d’autres pays occidentaux.

Concepts mobilisés : féminisme(s), vagues/générations, droits civils, civiques, politiques et sociaux, essentialisme biologique, genre

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Intervenant·e(s) Kim Sang ONG VAN CUNG

Présentation :

Nous allons aborder trois enjeux centraux de la question du genre et du féminisme, en nous centrant sur le corps des femmes.

1) Genre, sexe, corps : à partir du Deuxième sexe de Beauvoir, de Trouble dans le genre, et Ces corps qui comptent de Judith Butler, mais aussi des textes de Iris Marion Young, « Throwing like a girl. A Phenomenology of Feminine Body Comportment, Motility and Spatiality ».

Faut-il, et comment, distinguer entre sexe et genre, le premier étant considéré comme naturel et le second comme social, ou bien faut-il plutôt considérer les normes de genre (l’hétéronormativité) comme prescrivant la « vérité » du sexe ? Autrement dit, mettre en valeur la dimension discursive du genre et du sexe avec Butler et Foucault. On abordera ce questionnement du côté d’une phénoménologie du corps féminin, en tous cas, de la matérialité du corps, et de la critique sociale.

2) Féminisme matérialiste et critique sociale : le patriarcat et l’exploitation du corps des femmes, à partir de Christine Delphy, L’Ennemi principal, et du féminisme marxiste de Silvia Federici, Le capitalisme patriarcal.

Il s’agira de regarder voir ce qui a échappé au regard acéré de Marx dans son analyse de l’exploitation du travailleur (survaleur et surtravail) dans le Capital, Livre I et de se demander si les concepts marxiens peuvent être mis à contribution pour penser les inégalités, les oppressions de genre, et les violences. Peut-on réconcilier les perspectives du féminisme matérialiste et celui du féminisme marxiste ?

3) Le féminisme est-il un universalisme ? Nous allons travailler la question féministe à partir des théories de la justice et de leurs critiques (Martha Nussbaum, Carole Pateman, Carol Gilligan, Susan Moller Okin, Joan Tronto, Joan W. Scott) envisagées à partir de la vulnérabilité des corps et des identités (genre, classe, race). La question est de savoir si les théories féministes doivent nous conduire à une critique des théories procédurales de la justice dans une perspective postcoloniale, et s’il ne s’agit pas tout de même de penser, avec Balibar ou Butler, un universalisme en débat.

Théories mobilisées : [Phénoménologie féministe, gender studies, théorie critique, féminisme matérialiste, féminisme marxiste, théorie de la justice, théorie du care]

Concepts mobilisés : [genre, sexe, corps féminin, hétéronormativité, violence des normes et domination, patriarcat, exploitation du corps des femmes, oppression de genre, justice, universalisme, multiculturalisme]

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