ECTS
3 crédits
Code Apogée
4LDLM21
Composante(s)
UFR Humanités
Période de l'année
Semestre 4
Description
B. Turck, Surréalismes Transatlantiques
Rien n’aura eu lieu que le hasard, dirait un poète surréaliste.
C’est une histoire d’amitiés, heureuses et hasardeuses ; de voyages, rêvés ou réels, toujours intensément vécus ; et d’inspirations réciproques, de part et d’autre de l’Océan.
Nous reviendrons sur les rapports féconds qu’entretinrent les poètes et poétesses hispano-américain·es avec le surréalisme français, à travers l’itinéraire de trois artistes. Le premier, côté français, est Benjamin Péret (1899-1959), grand ami d’André Breton et fervent partisan du mouvement surréaliste. Fasciné par les mythes et les légendes d’Amérique du Sud, il voyage longuement au Brésil en 1930 puis en 1955, et au Mexique entre 1941 et 1948. Le Mexique est justement le pays natal d’Octavio Paz (1914-1998) : poète, théoricien et diplomate dont Péret traduira quelques poèmes à la sortie de Libertad Bajo Palabra en 1949, recueil écrit en partie lors des séjours prolongés de Paz dans la capitale française. Octavio Paz est également celui qui intègre la poétesse péruvienne Blanca Varela (1926-2009) aux cercles littéraires lors de son arrivée à Paris en 1949. Si la révolution surréaliste n’est plus qu’une chimère dans les années 50, reste ce que Paz nomme « el estirpe espiritual » [la descendance spirituelle] du mouvement, dans le prologue qu’il écrit pour le premier recueil de son amie péruvienne, Ese puerto existe, en 1959. Il développe cette question, au crépuscule de sa vie : « Et alors j’ai découvert que le Surréalisme n’est pas seulement une révolution, comme Breton l’a cru au commencement, mais, comme il l’a vécu ensuite, que le Surréalisme est une tradition. En tant que tradition, il est destiné à renaître sous des formes différentes. » Nous chercherons à répondre aux questions suivantes : comment les avant-gardes hispano-américaines ont-elles accueilli ce corpus surréaliste venu d’Europe, et l’ont enrichi de problématiques propres à leur territoire et à leur histoire ? Dans quelle mesure ce passage d’un continent à l’autre a-t-il renouvelé le rapport du Surréalisme français, et plus largement européen, avec le mythe et la magie, consubstantiels au Surréalisme des débuts ? Comment la poésie tisse-t-elle des ponts entre les mondes et les traditions littéraires ?
Heures d'enseignement
- Littérature comparée prog 1 - TDTravaux Dirigés24h
Bibliographie
Les ouvrages précédés d’un astérisque sont à acheter et devront être lus au cours du semestre.
*Péret
Benjamin, Le grand jeu, Paris, Gallimard, 1969, 214 p.
*Paz
Octavio, Lambert Jean-Clarence et Péret Benjamin (trad.), Liberté sur parole, Paris, Gallimard, DL 1971, 1971, 191 p.
Une anthologie des textes de Blanca Varela que nous étudierons lors du séminaire sera distribuée lors du premiers cours. Pour information, voici les titres traduits en français :
Varela
Blanca, Concert animal, Paris, traduction de François-Michel Durazzo, M. Solal, 2001, 63 p.
--,
Le livre d’argile: poèmes, Paris, traduction de Claude Couffon, Indigo, 1998, 55 p.
--, Exercices matériels: 1978-1993
, traduction de Tita Reut, Paris, M. Solal, 1999, 81 p.