Esthétique et théorie des arts 4

Ce cours d’esthétique et théorie des arts s’intéresse à la question de « l’interprétation », entendue à la fois comme explicitation de la signification d’une œuvre et comme ré-actualisation ou activation de celle-ci. Après avoir reconnu l’interprétation dans sa polysémie (tant depuis la réception que la création), on interroge les conditions de possibilité et les limites d’une herméneutique générale (H. G. Gadamer). L’interprétation est confrontée aux questions de lisibilité et de lecture des œuvres (S. Mallarmé, W. Benjamin, E. Alloa, M. Pic) : comment « lire » une œuvre ? Comment « lire ce qui n’a jamais été écrit » ? Depuis les théories iconologiques (E. Panofsky, A. Warburg, W.J.T. Mitchell) jusqu’aux théories de l’esthétique de la réception (H. R. Jauss, J. Rancière), l’approche sémiotique des œuvres, la place et la responsabilité du spectateur et de l’artiste dans l’activité interprétative sont évalués. L’interprétation est comprise comme activité créatrice, qui invente et performe les signes et leur lecture. Enfin, on questionne la possible réhabilitation d’un paradigme divinatoire (mantique) d’interprétation des œuvres (paradigme indiciaire de l’art chez C. Ginzburg et D. Arasse, symptôme chez S. Freud et G. Didi-Huberman, etc.)

Cet enseignement vise à fixer des repères théoriques fondamentaux pour un cycle d’études en arts plastiques. Des œuvres et des textes philosophiques de référence sont étudiés dans un cours où se croisent approches esthétiques, historiques, sociologiques ou anthropologiques… autant de points de vue nécessaires à l’élaboration d’une culture artistique.