Lettres

Écritures de la nature et métaphores du monde au XVII^e siècle.

A la charnière du XVI^e et du XVII^e siècles, on assiste à un bouleversement dans l’image de la nature. Alors que l’ancienne vision du monde était plutôt organiciste, composé d’une matière animée et d’une nature vivante, la nouvelle vision mécaniste propose quant à elle une nature passive, inerte, morte. Cette transition ne s’est évidemment pas opérée de manière brutale ou radicale, c’est pourquoi au cours du XVII^e siècle, plusieurs théories sur la matière, et différentes métaphores du monde coexistent : la métaphore du monde comme machine remplace progressivement celle du monde comme animal. Ces hypothèses sur la matière et les métaphores qui les accompagnent ont nécessairement des implications sur la vision de la nature, des animaux non-humains et humains.

Dans ce cours, nous proposons de regarder comment deux oeuvres littéraires du XVII^e siècle traduisent ces bouleversements épistémiques, tout en participant à la construction d’hypothèses scientifiques et de nouveaux imaginaires sur la nature, les animaux et le monde.

Nous travaillerons principalement à partir du Monde Flamboyant de Cavendish (1666) et des Entretiens sur la pluralité des mondes de Fontenelle (1686). Il n’est pas nécessaire de se procurer les oeuvres, des extraits seront distribués en classe.

Dans l’analyse des dialogues entre fiction et science, nous mobiliserons à la fois des outils de la philosophie et de l’histoire des sciences, en même temps que ceux de la littérature, pour sensibiliser les élèves aux enjeux de la trandisciplinarité.

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Entrainement à l’écriture, réflexion sur son écriture ; se lire, se commenter, concevoir et recevoir des retours ; premier atelier en extérieur si le temps le permet : promenade en BatCub et au parc de l’Hermitage à Lormont. 

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Le langage est-il naturel ou culturel ? La naissance et l’évolution de la langue française ont fait l’objet de nombreux récits et suscité de nombreuses interrogations, notamment au XVI^e  siècle. A cette époque, le français se constitue comme langue officielle du royaume de France, avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539). S’il devient la langue officielle, le latin et le grec ne perdent pas de leur prestige : de nombreux néologismes et mots dérivés (par suffixation) voient le jour, contribuant à enrichir la langue. Cet enrichissement s’accompagne de la mise en place d’une grammaire du français, qui suscite de nombreux débats. La centralisation et l’uniformisation de cette langue, encore loin d’être stabilisée, est renforcée avec la fondation de l’Académie française (1634) qui publie son dictionnaire, dont la première édition paraît en 1694. Les règles, les dictionnaires, les institutions, contribuent à fixer les usages et à normaliser progressivement le français.

Le cours se fondera sur une approche historique du français, et abordera quelques questions de grammaire et de lexicologie. En croisant lectures de textes critiques et de textes littéraires, il s’agira de voir comment la langue et son évolution se font objet de discours et de représentations, et dans quelle mesure la littérature prend en charge un imaginaire linguistique.

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