ECTS
3 crédits
Code Apogée
1LDBE11
Composante(s)
UFR Humanités
Période de l'année
Semestre 1
Description
Théorie et plurilinguisme
Lire la littérature mondiale
24h CM, Isabelle Poulin
Ce cours aura pour ambition d’introduire aux enjeux d’une approche internationale de la littérature, à partir de quelques questions qui permettront de comprendre l’intérêt d’une familiarisation avec la théorie littéraire et la réalité plurilingue du monde.
POURQUOI LA « THÉORIE » ?
Du grec theôria « observation, contemplation », de theôrein « observer », théorie désigne un « ensemble d'idées, de concepts abstraits, plus ou moins organisés, appliqué à un domaine particulier » (© 2022 Dictionnaires Le Robert - Le Grand Robert de la langue française)
Il s’agira ainsi de comprendre quelles idées ou concepts permettent de définir ce domaine particulier qu’on appelle « littérature ».
QU’EST-CE QUE LA LITTÉRATURE ?
Nous verrons comment a été posée et résolue cette question dans l’histoire, et tout particulièrement aux xxe et xxie siècles. Ce sera l’occasion d’observer (theôrein) les outils dont on se sert usuellement pour penser et enseigner la littérature – auteur, œuvre, texte, genres (poésie, théâtre, roman), lecteur – pour comprendre la pertinence de ces outils et/ou leur remise en question par les chercheurs en littérature.
Nous privilégierons ce semestre la figure du lecteur – dont l’aventure théorique et scientifique sera ensuite confrontée au plurilinguisme du champ littéraire.
COMMENT PENSER LA LITTÉRATURE À LA GRANDE ÉCHELLE DU MONDE ?
Tout ce qui a été énoncé ci-dessus repose sur un impensé qui sera au cœur de notre réflexion : « la littérature » désigne le plus souvent, pour un francophone, la littérature française, voire la littérature traduite en langue française. Or la création littéraire existe à une échelle bien plus vaste, son étude confronte à plus d’une langue.
Cette diversité, qui impose de penser des rapports entre les cultures, est au fondement de ce qu’on appelle « littérature générale et comparée » : « générale », parce qu’il s’agit de pouvoir dire, à l’échelle du monde, ce qu’est la littérature ; « comparée », parce qu’une telle définition (théorique) repose sur la comparaison des arts et des langues du monde.
Ce premier cours introduira ainsi au champ de recherche universitaire qui s’intéresse à cette réalité plurilingue du champ littérature : les études de traductions. On entend par là un ensemble d’interrogations qui relèvent de l’histoire des idées (rôle et du statut du traducteur), de la théorie du langage (qu’est-ce que traduire ?), du politique (épineuse question du métissage), de l’éthique (qu’est-ce qu’être fidèle ?), de l’esthétique : comment lire un texte traduit ?
Ce nouveau champ d’études prend appui sur l’horizon dessiné par le comparatiste Eric Auerbach au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : « Ce qui est sûr, c’est que notre patrie philologique est la terre, ce ne plus être la nation » (« Philologie de la littérature mondiale », 1955).
Lire la littérature mondiale revient à apprendre à lire un texte traduit – et nous verrons combien cet apprentissage est riche, gage d’une ouverture dont les écrivains, qui se lisent les uns les autres le plus souvent en traduction, ont depuis longtemps une conscience aiguë.
Heures d'enseignement
- Théorie du plurilinguisme - CMCours Magistral24h
Bibliographie
Le cours prendra appui sur une anthologie de textes critiques qui sera distribuée à la rentrée.