Philosophie politique

Responsable : P. Cretois

Le travail et son exploitation

Karl Marx, dans le sillage de Smith et Ricardo, a produit une théorie de la valeur travail, c’est-à-dire de l’idée selon laquelle la valeur des marchandises dépend des heures de travail humain qu’il a fallu pour les produire. Or, s’il est vrai que la valeur dépend du travail productif et que l’intégralité de cette valeur ne revient pas au travailleur parce que son employeur, le capitaliste, en conserve une partie appelée plus-value, force alors est d’admettre que le travailleur est dépossédé d’une partie de ce qu’il a produit. C’est le premier sens que revêt le concept d’exploitation dans la théorie marxienne. En un deuxième sens, l’exploitation renvoie également au fait que le travailleur se trouve être l’instrument d’une autre volonté que la sienne, celle du capitaliste, et perd donc le sens de son activité et de sa valeur propre. Durant la période contemporaine, certains philosophes américains de la tradition analytique ont repris la notion d’exploitation tout en éliminant son premier du fait d’une réfutation de la théorie de la valeur travail. Nous nous proposerons, dans le cadre de ce cours, d’examiner tant la théorie de la valeur travail et de l’exploitation marxienne que les critiques et les dépassements opérés par le marxisme analytique. 

John Locke, Second traité du gouvernement, Paris, PUF, 1994.

Adam Smith, La richesse des nations, tomes 1 et 2, Paris, GF, 1999.

David Ricardo, Les principes de l’économie politique et de l’impôt, Paris, PUF, 1999.

Friedrich Hegel, Principes de la philosophie du droit, Paris, PUF, 2013.

Karl Marx, Le Capital, Livre I, Paris, PUF, 2014.

Jon Elster, Karl Marx : une interprétation analytique, Paris, PUF, 1989.

John Roemer, A General Theory of Exploitation and Class, Harvard University Press, 2014.

Cédric Durand, Technoféodalisme. Critique de l’économie numérique, Paris, Zones, 2020.