ECTS
6 crédits
Code Apogée
4LEPU2
Composante(s)
UFR Humanités
Période de l'année
Semestre 4
Description
Responsable : Ong-Van-Cung Kim
« La nature (à l’âge de l’Anthropocène) »
L’idée de nature est une notion cardinale dans la philosophie. On peut en retracer l’histoire à partir de la philosophie naturelle des Grecs et de la notion antique de physis (qui signifie la croissance, l’advenue de chaque chose vers sa nature pleine et entière). C’est la pensée moderne (à partir du XVIIe siècle) qui constitue la nature comme extériorité, objet de la connaissance scientifique. La science galiléo-cartésienne envisage la nature comme un livre écrit en langage mathématique et Descartes envisage l’homme « comme maître et possesseur de la nature ». De nos jours, à l’époque de l’Anthropocène, on entend dire qu’il n’y a plus de nature, dès lors qu’il n’y a plus d’espace naturel qui soit hors de la portée de l’action humaine. La notion d’Anthropocène désigne, en effet, un changement global, et non une simple crise passagère ; l’humanité transforme l’ensemble des systèmes naturels de la planète et modifie les systèmes géologiques de la Terre, avec des conséquences, le plus souvent défavorables à son bien-être et à celui des autres êtres vivants. Cette notion remet ainsi en cause la distinction traditionnelle entre histoire de la nature et histoire humaine. Les oppositions tranchées entre nature et culture, naturel et artificiel, sauvage et domestique, n’ont plus lieu d’être dans la globalisation et la crise environnementale. L’effacement de ces distinctions signifie-t-il le triomphe de l’artifice ou bien est-il possible de continuer à parler de « nature », et en quel sens, pour envisager la protection de l’environnement, les techniques ou la justice environnementale. Comment concilier le souci de la nature et la diversité des cultures ?
Heures d'enseignement
- Philosophie générale 4 - CMCours Magistral24h
- Philosophie générale 4 - TDTravaux Dirigés24h
Bibliographie
Bibliographie indicative, cours et TD :
Arne Naess, Une écosophie pour la vie. Introduction à l’écologie profonde ; Aldo Leopold, Almanach d’un comté de sable ; John Baird Callicott, Éthique de la terre, Wildproject, poche ; Philippe Descola, Par-delà Nature et culture, Folio-Essais ; Bruno Latour, Nous n’avons jamais été modernes ; Face à Gaïa, Huit Conférences sur le nouveau régime climatique ; Catherine et Raphaël Larrère, Du bon usage de la nature, Pour une philosophie de l’environnement, Champs essais ; Penser et agir avec la nature, Editions La Découverte ; Eduardo Viveiros de Castro, Métaphysiques cannibales ; Le Regard du jaguar.
Compétences acquises
Compétences | Niveau d'acquisition | |
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Bloc de compétences disciplinaires | 279 Identifier dans un texte ou dans la démarche argumentative d’une discussion les éléments relevant de l’histoire des idées, des sciences et connaissances pour procéder à leur analyse en les contextualisant | x |
471 Problématiser, conceptualiser et argumenter un sujet philosophique qu’il s’agisse de présentations orales ou écrites | x | |
426 Mobiliser des outils conceptuels et théoriques pour examiner les questions concrètes auxquelles sont confrontées les sociétés contemporaines | x |