Histoire de la philosophie moderne et contemporaine

Cours de Kim Sang Ong-Van-Cung

L’inquiétude, au double sens de l’in-quiétude (non-repos, Unruhe) et étrangeté (inquiétante étrangeté ou inquiétante familiarité, Unheimlichkeit), a été l’objet des philosophies modernes et contemporaines. Elles l’ont d’abord associée à la condition humaine et à sa dispersion (Augustin, Pascal), au mode d’être de la conscience, dans son rapport implicite aux petites perceptions insensibles, au désir ou à l’inconscient (Leibniz), ou encore d’une âme en quête d’authenticité (Rousseau). L’époque contemporaine s’efforce de penser un nouvel ajointement du non-repos et de l’étrangeté qui en faisant de l’inquiétude une tonalité affective, en la « désubjectivisant », la transforme en inquiétude historique ou inquiétude de l’histoire.

Bibliographie indicative :

Pascal, Les Pensées (avec certains passages de Hobbes, des Éléments de la loi naturelle et politique, et le livre de Luc Foisneau, Hobbes, la vie inquiète) ; Leibniz, Nouveaux Essais sur l’entendement humain, Préface, Livre II, chap. 21-27 (avec les pages correspondantes dans L’Essai sur l’entendement humain de Locke) ; Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire (avec Les Confessions ; Rousseau juge de Jean-Jacques. Dialogues, et les écrits de Jean Starobinski sur Rousseau). Sur Heidegger et Foucault, nous lirons certains passages d’Être et temps, et de l’Histoire de la folie à l’âge classique, et l’Archéologie du savoir, comme figure de l’archéologie généalogique ou de l’histoire de la pensée, avec le livre de Mathieu Potte-Bonneville sur Foucault. L’Inquiétude de l’histoire.