Généalogies épistomologiques 3

Intervenant.e.s: Marie de Gandt (Volet 1) et Apostolos Lampropoulos (Volet 2)

• Évaluation: Un dossier à partir d’un des textes mobilisés en cours.
• Les cours seront évalués en contrôle continu ; l’inscription au régime dispensé n’est pas autorisée.

VOLET 1

Corps, Care, déconstruction : quelques tendances des études de genre (12h)

Intervenante : Marie de Gandt

Le débat contemporain à propos des études de genre est aujourd’hui traversé par d’importantes dichotomies (corps vs discours, approche marxiste vs approche culturelle, norme vs symbolique, féminisme vs trans). Pour les dépasser, et déplacer, on peut repartir des différents socles critiques qui les sous-tendent. Cette brève archéologie des études de genre sera d’abord centrée sur deux moments clés : d’une part, les années 1970, dans le croisement entre la déconstruction et les différents mouvements féministes (Hélène Cixous, Monique Wittig), sur le fond de leur héritage foucaldien commun, et, d’autre part, la « pensée du soupçon » développée au XIXe siècle (Freud, Marx, Nietzsche) dans l’héritage d’une conception romantique du sujet et de la contradiction tenue. Porteuses des premières contestations de la domination — du masculin, du sujet, de la raison —, ces pensées affirmaient aussi certaines valeurs, qui sont aujourd’hui à leur tour remises en question par les études de genre : la naturalité du corps, la différence sexuelle comme marqueur symbolique, l’idée d’une conception féminine du monde. Poussant à son terme l’inspiration déconstructiviste, les études de genre ont poursuivi la contestation de l’ordre dominant, en la portant désormais sur le socle même dont elles héritent : depuis la notion de corporéité, jusqu’à la structure marxiste (une philosophie du Care redéfinie au prisme du genre marque-t-elle la fin de la lutte des classes ?), en passant par le sujet freudien (peut-il exister une psychanalyse queer ?).

On cherchera quels nouveaux chemins repartent aujourd’hui de la relecture du socle qui a vu naitre les études de genre, tendances d’un champ épistémologique polémique autant que d’un univers militant toujours en expansion.