Séminaire disciplinaire A

Proposition : Kamala Marius (MCF HDR) et Elisabeth Hofmann (MCF)

https://www.lam.sciencespobordeaux.fr/annuaire-chercheurs/nom/kamala-marius/

https://cv.archives-ouvertes.fr/kamala-marius

https://www.lam.sciencespobordeaux.fr/annuaire-chercheurs/nom/elisabeth-hofmann/

https://cv.archives-ouvertes.fr/elisabeth-hofmann?langChosen=fr

Longtemps dominée par les féministes anglo-saxonnes travaillant sur les pays du Sud, la construction du champ de savoir « genre et développement » se nourrit aujourd’hui des réflexions des collègues féministes postcoloniales, décoloniales et transnationales qui ont fait progresser la réflexion sur la nécessité d’avoir une approche intersectionnelle, enchâssant les catégories d’analyse de genre, de classe, de race. Elles ont surtout déconstruit une certaine image de « la femme du tiers monde », celle d’une femme impuissante (« powerless »), victime, vulnérable, non éduquée, traditionnelle qui ne serait pas sujet de son histoire .

Théories et concepts mobilisés

Le corpus théorique sera composé d’une littérature académique qui s’intéresse aux théories féministes postcoloniales, décoloniales et subalternes, mais aussi aux théories « gender and development » et aux approches qui en découlent dans le milieu professionnel de la coopération internationale et des politiques du développement.

D’une part, le séminaire portera sur la résonnance du féminisme postcolonial en Inde à travers la question du féminisme indien en pleine crise identitaire, à l’instar de l’émergence du féminisme indigène. En adoptant une approche intersectionnelle, on verra comment les identités et les pratiques spatiales se constituent en fonction de multiples variables, dont la classe, le statut, l’âge, la caste, etc.

D’autre part, nous insisterons sur la forte diversité des mobilisations féministes sur le continent Africain (très hétérogène). Le mouvement féministe intersectionnel de l’Afrique du Sud est très éloigné de plusieurs tendances essentialistes qui ont émergé ailleurs en Afrique, comme par exemple le « maternisme » qui a émergé au Nigéria.

Séances :

• Mises en perspective historiques
  • Apparition des femmes et du genre dans les politiques de coopération internationale et du développement (1960 – 2000)
  • Émergence et diversité des féminismes en Inde (1927-2020)
  • De la « promotion féminine » vers l’égalité de genre en Afrique
• Les féminismes postcoloniales, décoloniales et subalternes (à partir de 2000)
  • Introduction des théories et concepts
  • La diversité des approches africaines
  • La décolonisation du féminisme dominant en Inde
• Croisements Inde-Afrique : une thématique par séance, qui sera élucidée par un ou deux exposés sur l’Inde et un ou deux autre sur l’Afrique (ou une ou deux sous-régions de l’Afrique), p. ex. intersectionnalités, « empowerment », sexualités, LGBTQIA+, diaspora, alliances transnationales